Boualem Sansal l’a formidablement décrit dans 2084 : la fin du monde : les régimes totalitaires effacent l’Histoire qui les précède. Comme si leur avènement correspondait à l’année 0. Du passé et de nos racines communes faisons table rase. La seule et unique voie est celle que nous allons écrire.

Sous sa modernité apparente, le progressisme reste une idéologie, c’est-à-dire une doctrine qui ne souffre aucune critique. Célébrant l’avenir et considérant tout changement comme progrès, il n’est pas étonnant que les progressistes aient un problème avec le passé.

Plutôt que d’essayer de le comprendre pour mieux l’analyser et l’accepter, le rêve progressiste est de le supprimer. Pas d’en débattre, pas de le critiquer. Non, le rayer de l’Histoire. Tout simplement.

Apres les généraux confédérés, c’est au tour de Christophe Colomb d’être jugé par les progressistes. Un procès stalinien, sans droit à la défense et pour la forme car on connait déjà la teneur du délibéré. Christophe Colomb est reconnu coupable de génocide envers les Indiens d’Amérique, appelés outre Atlantique Native Americans.

Le maire démocrate de New York, Bill de Blasio, propose donc de déboulonner sa statue, 525 ans après la découverte des Etats-Unis, pour quelques voix supplémentaires.

C’est mettre le doigt dans un engrenage infernal. Qui décide du Bien et du Mal ? De ceux qui ont le droit de cité et de ceux qui ne l’ont pas ? Qui sera la prochaine victime de cette véritable chasse aux sorcières, si ce n’est la vérité ?